Extrait du "Parcours du patrimoine Région Bourgogne"
Auteur : Claudine Hugonnet-Berger
Photographes : Pierre-Marie Barbe-Richaud et Thierry Kuntz
Dès le XVè siècle, Louhans possédait un modeste hôpital près de l'église.
Deux cents ans plus tard, à l'initiative de Jean-Baptiste VITTE, natif de louhans et chanoine de la Cathédrale de saint Vincent à Chalon sur Saône, un projet de nouvel Hôtel-Dieu fut établi et financé par lui même et quelques particuliers.
Une unique salle des malades fut construite qui contenair 12 lits, toujours occupés avec parfois 2 malades par lit et "un autel où repose le Saint Sacrement fut érigé, en 1686, pour la consolation des malades et des servantes des pauvres".
En 1688, sur le premier registre ouvert des délibérations de la direction de l'Hôtel-Dieu, figure le recrutement de deux soeurs hospitalières de Sainthe Marthe pour remplacer "les filles dévotes de la ville préposées aux soins des malades". Le dévouement des religieuses de Sainte Marthe au profit des "pauvres malades de l'Hôtel-Dieu de Louhans" s'exercera jusqu'en 1977.
En 1689, les administrateurs de cet hopital obtinrent de louis XIV, des lettres patentes approuvant la construction "hors des murs" de la ville, du nouvel hopital sous forme d'Hôtel-Dieu, afin de leur permettre surtout de recevoir des dons destinés à couvrir les dépenses.
Malgré toutes les bonnes volontés, à la fin du XVIIème siècle, l'argent manquait et il fallut attendre l'année 1705 pour compléter le mobilier. En 1715, on édifia une seconde salle comprenant 14 lits supplémentaires eu égard à l'urgence des besoins et en 1720, une nouvelle apothicairerie grâce à un don anonyme.
Enfin, après 15 ans de litiges et d'inertie, fut mis en oeuvre un projet de Joseph Marchal, architecte de l'Abbaye de Cluny, concernant la reconstrution générale de l'établissement, dont les travaux durèrent plus de 20 ans, pour aboutir à l'Hôtel-Dieu existant aujourd'hui, sans remaniement.
On y trouve un plan en H, au rez de chaussée : une salle des malades pour les femmes avec 24 lits en fonte et fer, une salle pour les hommes avec 20 lits en bois, une très belle chapelle et sa sacristie du XIXè siècle au centre du dispositif. L'aile ouest du batiment abrite l'administration, l'infirmerie, le réfectoire des soeurs magnifiquement retauré et les cuisines. Un escalier monumental avec grille et rampe en fer forgé desservait les chambres des soeurs au premier étage.